Mont-bleu lointain

L'IMERINA SOUS RASOHERINA....1863 - 1868.

Mercredi 18 du mois d'Adaoro de l'An 1863, Rasoherina, anciennement princesse Rabodo et veuve de Radama II victime d'un régicide , monte sur le trône d'Antananarivo. Une semaine plus tard, elle fait transmettre à ses sujets réunis à Andohalo, son premier Kabary (discours) dans lequel elle tient à préciser "qu'elle, Rasoherimanjaka, ne boit pas d'alcool fort". Ceci pour couper court à tout bruit éventuel la concernat, puisque l'alcool et le libertinage sont les pretextes soulevés par le parti des conservateurs afin de commettre un régicide  et d'assassiner les compagnons de plaisir et non moins proches collaborateurs de Radama II, les MENAMASO.

 

Le mardi 10 du mois d'Adimazàna de la même années, les 15 honneurs Raharolahy et le Grand du royaume Ravahatra, entourés des Officiers du Palais et des "Olombaventy", développant les lois de Rasoherimanjaka  devant les "Ambanilanitra (les sujets) rassemblés de nouveau sur laplace d'Andohalo.

 

En fait, il s'agit d'un rappel d'une grande partie de la législation instituée par le grand pacificateur de l'Imerina. En outre, comme toujours les lois dissuasives et répressives, elles traduisent le mode de vie de l'époque. << Aucune mise à mort n'est autorisée sans l'alcool des " Ambanilanitra". Elle confirme par ailleurs "que l'épreuve par le Tangena  (tanguin) ne se verra plus jamais. "méthode de mise à mort déjà abolie par Radama 1er , mais rétablie par Ranavalona 1ère pour marquer son attachement aux coutumes ancestrales. de plus Rasoherina souligne que la religion chrétienne ne peut se pratiquer librement, tput en précisant toutefois que nul n'a le droit d'ériger un édifice cultuel à Ambohimanga.Les crimes punis de la peine capitale restent les mêmes et concernent ceux contre l'Etat et ceux de lèse-majesté: la révolte, le fait de débaucher l'épouse  du souverain, le cambriolage dans les palais royaux (manani-drova) le fait de cacher une courta lance  ou un poignard afin d'attenter à la vie du roi ou d'un Grand (manao lefom-pohy), l'incitation du peuple à la révolte (mandrendri-bahoaka), le meurtre , la transgression d'un pacte (mangala-belirano) et l'usage  illicite des Sceaux de l'Etat  (faux et usages de faux) ........Les émissaires royaux  évoquent également la vie sociale, à partir des divers litiges courants, sur lesquels les différentes juridictions (fokonolona, Menakely, Menabe, roi) doivent statuer ....Sur la nécessité de l'entraide entre fokonolona dans les travaux de réfection des digues qui ne résistent pas à la poussée des eaux . Ou la sanction qu'encourt toute personne qui abuse de l'ignorance d'un (vahiny) étranger à la localité) pour l'escroquer.

 

Rasoherina fait aussi rappeler qu'un esclave, même devenu riche, ne peut adopter un enfant sans l'autorisation de son maître. et qu'une personne qui libère l'esclave d'un autre, sans l'approbation de celle-ci , risque l'emprisonnement. On parle également du droit des parents de retirer d'entre les mains de leur enfant les biens qu'ils  lui ont légués, s'il, s'il les dilapide. Toujours à propos d'héritage distribué par es parents de leur vivant, aucune contestation n'est recevable, aucune contestation n'est recevable après leur mort. Et si une personne prend à sa charge un enfant de sa parenté dont la famille est pauvre, et si elle ne l'adopte pas, l'enfant ne peut prétendre à aucune part d'héritage. ..Le non paiement d'une dette à la date fixée est aussi interdite. De même est passible d'une amende toute personne qui déforme les paroles du souverain, d'un seigneur ou d'un chef de clan.... Autres actes jugés comme un délit : le faux témoignage dû ou non à une pression ( peine d'emprisonnement plus une marque d'indélébile sur le front,), l'utilisation d'un <<tsitialainga>> (lance d'argent que portent  les messagers royaux comme signe de leur autorité) pour travestir la vérité, le fait de parier en misant sur les biens des parents, la vente des patrimoines aux étranger, interdiction de porter un lamba blanc et un chapeau, outre une marque indélébile sur le front....   

Rasoherina habitait aussi Ambohimanga avec  son premier ministre et mari : Rainivoninahitriniony ou Raharo , celui-ci devenait alcoolique et ne pouvait plus assurer sa fonction, il était devenu dangereux pour la reine après l'assassinat du roi Radama II. La reine le remplaçait par son frère cadet RAINILAIARIVONY et l'obligeait à retourner à Antananarivo.(1863-1868.)

 

   



05/03/2020

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